Une souffrance qui cherche à dire quelque chose, Un appel de l’intérieur Un besoin vital de sens
Quand le comportement devient refuge
L’addiction ne commence jamais brutalement.

L’addiction ne commence jamais brutalement, elle s’installe progressivement, dans les plis silencieux de l’existence.
Au début, il y a un geste volontaire, une habitude, une conduite qui apaise, soulage, récompense ou occupe notre esprit. Quelque chose qui vient calmer une tension intérieure, mettre un peu de légèreté sur une lourdeur invisible.
Peu à peu, ce qui était un choix devient un besoin. Le geste se répète, jusqu’à devenir une habitude indispensable c’est ainsi que, le besoin finit par prendre toute la place et devenir addictif. Mais il n’est pas le cœur du problème — il en est le symptôme.
On ne soigne pas une addiction en la combattant, on écoute, ce qu’elle tente de réparer.
Regardé ainsi, un comportement addictif peut devenir un point de départ,
une porte d’entrée vers une transformation intérieure.
C’est une invitation à se reconnecter à soi-même, à redéfinir ses priorités, à retrouver ce qui a du sens pour soi.
Un sens qui, une fois retrouvé, devient un appui solide, un poids juste dans la balance de notre vie, capable de faire basculer ce qui, jusque-là, faisait poids sur nous.
Quel appel se cache derrière ce comportement ?
Quelle part de soi cherche à exister à travers lui ?
Ce que je poursuis dans l’addiction est peut-être ce que j’ai perdu de moi.
Et dans cette quête, il y a une promesse :
celle de retrouver ce que j’ai perdu… non par substitution, mais par transformation.
La Logothérapie : retrouver une raison d’être
En Logothérapie, on ne cherche pas simplement à corriger un trouble,
mais à découvrir ce que la souffrance tente d’exprimer. Elle permet de retrouver une raison d’être, pour nourrir une raison de vivre.
Des étapes pour se retrouver
1. Nommer ce qui a été perdu :
Que me manque-t-il véritablement, derrière ce geste qui se répète ?
Un lien ? Une sécurité ? Un sens à ce que je vis ? Un espace où je peux être moi, sans peur d’être jugé ?
Explorer le manque existentiel
- Qu’est-ce qui me manque vraiment, au-delà du comportement ?
- Qu’est-ce qui était vivant en moi et ne l’est plus aujourd’hui ?
- Quelle blessure n’a jamais été reconnue ?
- Quelle valeur, quel rêve, quel lien essentiel ai-je mis de côté ?
2. Identifier ses valeurs profondes
- Quelles valeurs fondamentales vibraient autrefois en moi ? (Justice, amour, beauté, liberté, loyauté, responsabilité…)
- Si je n’avais plus peur ou plus honte, qu’est-ce que je choisirais de défendre ?
3. Passer de la compensation à la transformation
- En quoi cette dépendance m’a-t-elle aidée à tenir jusque-là ?
- Comment puis-je aujourd’hui construire un autre appui, qui ne soit pas nuisible à mon élan de vie ?
4. Faire un pas vers sa raison d’être
- Quel geste, même simple, pourrait me rapprocher de ce que je veux devenir ?
- Quel engagement pourrais-je reprendre avec moi-même qui me rendrait fière, en paix ?

Laisser mûrir ce qui renaît
La transformation ne consiste pas à revenir en arrière, elle invite à revenir à l’essentiel, avec un regard renouvelé. C’est une métamorphose lente, mais fidèle. Un mouvement vivant, patient, enraciné dans ce que je suis profondément.
Le chemin de sortie de l’addiction n’est pas celui de la lutte ou de la contrainte.
C’est celui de la réconciliation avec soi, du sens retrouvé, de la dignité restaurée.
Et si l’addiction n’était pas une faiblesse
Mais le cri profond d’un être humain en quête de lumière, de lien, et de lui-même